Le contexte
Le projet GravitHy à Fos-sur-Mer vise à fabriquer du fer pré-réduit (Direct Reduced Iron – DRI et Hot Briquetted Iron - HBI) bas-carbone, produit intermédiaire dans la chaîne de production de l’acier. Pour cela, GravitHy produirait et utiliserait de l'hydrogène bas-carbone, obtenu par électrolyse de l’eau. L’objectif : optimiser la chaine de valeur, remplacer le charbon et accélérer la réduction des émissions de CO2 du secteur de la sidérurgie.
Décarboner la sidérurgie
La production d’acier – via des hauts-fourneaux, en utilisant du coke, produit dérivé du charbon et du gaz naturel, autre énergie fossile, étant fortement émetteur de gaz à effet de serre, il est nécessaire de proposer des alternatives durables afin de répondre aux enjeux climatiques.
Le projet de GravitHy à Fos-sur-Mer consiste à construire une usine de DRI/HBI alimentée exclusivement par de l'hydrogène issu de l’électrolyse de l’eau, en remplacement du charbon et du gaz naturel fossile, afin de minimiser l’empreinte carbone du DRI ou du HBI.
L’utilisation de ce DRI ou HBI bas-carbone offrirait à la filière sidérurgique de réduire ses émissions jusqu'à 90 % par rapport à l’acier traditionnel. Les besoins sont importants : la décarbonation de l’industrie sidérurgique européenne nécessiterait entre 50 et 70 millions de tonnes de DRI bas-carbone/an.
Fiche sur les émissions GES de la sidérurgie et le bilan carbone de GravitHy
Les conditions de production de fer réduit bas-carbone en France sont parmi les plus favorables en Europe en raison d’un réseau électrique national développé et approvisionné principalement par une énergie électrique nucléaire et renouvelable, donc bas-carbone, fiable et compétitive. La localisation de la production en France pourrait donc également contribuer à réduire les émissions au niveau mondial, tout en renforçant la pérennité de l’ensemble des emplois de la chaîne sidérurgique du pays.
Le projet de GravitHy participerait également à la politique de réindustrialisation de la France. Cela s'illustre avec la loi "Industrie verte", qui vise notamment à accélérer l'implantation de sites industriels en France et à financer l'industrie verte.
Le cadre réglementaire et politique
Le projet GravitHy s’inscrit dans un contexte en faveur de la décarbonation de l’industrie. En témoignent les différentes lois, réglementations et accords nationaux et internationaux qui visent à réduire les émissions de CO2 du secteur.
- Les directives européennes : le Pacte Vert pour l’Europe, la Directive sur les émissions industrielles, ou encore la réforme du marché européen du carbone.
- Les programmations et stratégies nationales : les plans France Relance et France 2030, la loi EnR relative à l’accélération de la production des énergies renouvelables, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la loi Industrie verte et la Stratégie Nationale Hydrogène.
La zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer
Dans le cadre de France 2030, la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer est devenue, avec celle de Dunkerque, la première « Zone industrielle Bas Carbone » (ZIBaC).
Le programme Syrius a été mis en place dans ce contexte. Il regroupe les principaux industriels de la Zone industrialo-portuaire, du pourtour de l’étang de Berre jusqu’au bassin de Gardanne afin de mettre en place des études pour constituer une zone pionnière de la décarbonation de l’industrie française.
GravitHy souhaite implanter sa première usine à Fos-sur-Mer. Sa production de fer pré-réduit serait commercialisée à des sidérurgistes désireux de produire de l'acier bas-carbone, prioritairement en France et à proximité.